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  • Mathilde Bourmaud

« Si les femmes politiques étaient les influenceuses de demain, ça donnerait un peu plus de contours

- Entretien en trois actes avec Juliette Hurlot - Maire de Clitourps (50).


Pour ce quatrième épisode de la saison 4, on a visé le nord-ouest dans La Manche (50) pour s'arrêter à Clitourps. Une commune de 217 habitants située à une vingtaine de kilomètres de Cherbourg.


Juliette Hurlot, maire de Clitourps

Elle ne compte aucun profil twitter ou Instagram. Son influence à elle se mesure à la proximité qu’elle a su instaurer avec les autres, comme un juste retour à l’hospitalité qui lui a été offerte, il y a trente-deux ans en s’installant à Clitourps. Née à Douala, six ans après l’indépendance du Cameroun, Juliette Hurlot a passé plus de la moitié de sa vie par-delà les frontières à tenir un rôle de représentation que la fonction de son mari, diplomate, lui imposait. C’est en répondant, il y a dix-neuf ans à l’invitation du conseil municipal que Juliette Hurlot a su prendre définitivement la place que son père lui prédestinait. Une vingtaine d’années d’expérience qui lui ont permis d’être, en 2020, la première femme élue maire de son village. Et la seconde femme noire élue maire en France.


A travers cet entretien, Juliette Hurlot revient sur la manière dont son rapport aux autres et l’accès aux réseaux politiques lui ont permis de briser les frontières des apparences et le syndrôme de l’imposteur.


Juliette Hurlot, comment faut-il vous nommer ? Madame le maire ou Madame la maire ?

Quelle question ! Avec beaucoup d’humour, je préfèrerai Madame le maire dans la mesure où il y a la mer de La Manche et que cela amène à des confusions et petites moqueries. Maintenant si quelqu’un me dit Madame la Maire, pourquoi pas !


Quel regard portez-vous sur la place des femmes en politique aujourd’hui ?

En étant engagée en tant qu’élue depuis 2001, j’ai vu une évolution. Parce que nous aimons bien faire, nous étions auparavant plus en retrait, contrairement à l’homme qui arrive avec une certaine légitimité et dont on se dit qu’il est compétent d’avance. Mais maintenant, il y a une génération très impliquée. Les femmes qui s’engagent aujourd’hui en politique n’ont plus peur. Le mors aux dents, elles y vont et c’est très bien. Elles sont compétentes, je le sais.


« Le mors aux dents, elles y vont et c’est très bien. Elles sont compétentes, je le sais. »

Cette nouvelle implication semble très importante pour vous. Vous êtes d’ailleurs engagée au sein de l’association 'Femmes et élues de la Manche'. Quand et comment vous est venue cette nécessité de militer pour la cause des femmes élues ?

Une fois devenue conseillère municipale, je m’y suis engagée tout de suite. C’était une association apolitique dont l’idée était que les femmes portent ensemble la parité. Nous avons soumis cette idée à Bernard Cazeneuve* (ancien ministre de l’intérieur puis Premier Ministre sous François Hollande) qui était à l’époque notre député pour que ça avance et que l’on puisse porter cette réflexion à l’Assemblée. On est quand même la moitié des êtres humains, on ne pouvait pas se contenter d’être des femmes de service, ou des potiches. Il fallait vraiment faire quelque chose pour conscientiser les femmes elles-mêmes.

Il y a eu des formations de jeunes candidates portées par les femmes, moi-même j’ai été formée. J’avais besoin de voir les contours de ma fonction de conseillère municipale et de savoir ce que je pouvais faire et dire exactement. Parce qu’attention, on a vite fait de vous pousser à la figuration. J’en ai eu besoin et je ne regrette rien !


« On a vite fait de vous pousser à la figuration »

Ces deux engagements en tant que femme et élue sont indissociables encore aujourd’hui ?

Oui, et il faut continuer. Aujourd’hui, je suis également conseillère à l’agglomération du Contentin et j’observe les femmes. Elles sont jeunes, surdiplômées. Leur position dans le civil leur donne une légitimité qu’on ne peut plus discuter. Il est aussi effectif que les générations plus vieilles ont diminuées peu à peu. Ces jeunes femmes, sont motivées. Ce sont elles qui vont changer la donne.



· ACTE 1 – UN TERREAU POLITIQUE DE PAR LES FRONTIERES


Vous êtes née et avez vécu une partie de votre vie à Douala au Cameroun, pratiquement 20 ans. Comment définiriez-vous cette partie de votre parcours ?

Comme je le dis souvent, je suis née du bon côté de la route. Mon père était sous-préfet après l’indépendance du pays. Ce qui fait qu’il a hérité des grands domaines, des grandes maisons, des employés de maison. La vie était facile. Pierre Semengue, le premier général d’armée du Cameroun et saint Cyrien, était le frère de ma mère. Dans ces conditions, tout ne peut vous paraitre que très agréable.


« Aujourd’hui, on me dit que j’ai suivi la voie de mon père. Je crois qu’inconsciemment j’ai tout fait pour y arriver. »

Et quel était votre rapport à la politique à cette époque ?

A la retraite, et en revenant dans notre région natale du sud Cameroun, mon père est devenu maire, l’équivalent du président du conseil régional. J’étais déjà dedans à voir mon père très éloquent et apprendre de ses mots. On s’entendait bien tous les deux, à la limite par télépathie. Je sais que mon père se disait que j’irai loin. Aujourd’hui, on me dit que j’ai suivi la voie de mon père. Je crois qu’inconsciemment j’ai tout fait pour y arriver, sans une ambition pour autant chevillée au corps.


A 19 ans, vous quittez le Cameroun, comment s’est déroulé ce départ ?

Il a été difficile. Je sortais d’un cocon familial pour arriver en Égypte. Mon mari y était diplomate et directeur du Centre Culturel Français. Je découvrais une vie de fonction représentative. Dans les cocktails, les fêtes, les ambassades de France on entendait que des noms à particules. Je m’y sentais toute frêle, toute noire. Mais j’ai eu une bonne étoile dans la mesure où les épouses d’ambassadeurs que j’ai rencontrées m’ont totalement formée dans la tenue comme dans la façon d’être.


· ACTE 2 – CLITOURPS, UNE RENCONTRE. LA DEVOTION.


Après de nombreuses années à suivre votre mari dans ses fonctions à l’étranger, vous vous êtes installée en famille à Clitourps il y a 32 ans. Comment me décririez-vous votre attachement pour cette commune ?

Viscéral. Mon père me disait, si quelqu’un vous aime et vous accueille comme moi, il fait partie de votre famille. J’étais tout récemment au Cameroun, et je m’y sens désormais étrangère. Ce n’est que quand j’arrive à Clitourps et que je traverse mon portail que je me sens chez moi. Je m’y sens bien. Nous avons tissé des relations de proximité.


Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager pour Clitourps, il y a de ça 20 ans ?

Les œuvres sociales, ce serait trop dire mais Clitourps organisait au moment de Noël des remises des cadeaux pour les enfants. Je m’étais proposée pour aller acheter les cadeaux et organiser le goûter, une occasion pour moi de rencontrer les parents et discuter avec eux. Et au lieu d’aider sporadiquement, un vieux monsieur, s’est dit qu’il fallait que je rentre au conseil municipal.


« La femme a peur parce que le monde masculin a fait qu’elle ait peur. »

Et comment aviez-vous considéré cette proposition ?

J’ai eu un peu peur. J’appréhende toujours les choses. Il faut que je décide par moi-même, que je me sente bien pour endosser la chose et pour percevoir ce qui arrivera. La femme a peur parce que le monde masculin a fait qu’elle ait peur. Il faut donc vraiment maîtriser l’idée et le projet que l’on a. C’est la première des choses à faire pour être inattaquable. Il ne faut jamais craquer en public. C’est dur à tenir mais les embûches il y en a, et il faut s’y préparer.


« Le courage se prend aussi sur la route. »

Et quel a été le déclic qui vous a amenée à vous présenter aux dernières élections municipales de Clitourps ? Ce déclic sans quoi vous ne seriez pas là aujourd’hui ?

Certaines personnes avaient démissionné en cours de mandat, le maire s’en allait. Nous étions plus que quatre candidats sortants donc trois hommes. Etant plus libre que les autres travaillant, j’ai proposé ma candidature comme tête de liste. J’ai eu des réunions avec mes collègues candidats sortants et j’ai informé mes voisins. Ils étaient un peu dubitatifs parce qu’ils savaient qu’il y avait des choses lourdes à porter et que cela demanderait du courage. Je leur ai répondu que le courage se prenait aussi sur la route. Et, j’y suis allée en étant consciente que ça pouvait passer comme ça pouvait casser. Dans tous les cas, même si je n’étais pas élue, je savais que je resterai au service de Clitourps en aidant comme je l’ai souvent fait. Je n’ai pas l’ambition chevillée au corps.


« A Clitourps, il y a les éoliennes et il y a moi ! ».

Comment se sont déroulés les premiers instants de campagne ?

Les gens me connaissent très bien dans tout le canton. Ils connaissent mes activités. Nous avons une chorale des élus pour le Téléthon dans laquelle je chante depuis au moins dix ans. Dans ce petit coin perdu, si quelqu’un passe et qu’il voit une black là-dedans, je sais qu’il repartira en se demandant ce qu’elle peut bien faire ici, et il finira par le savoir. Aujourd’hui, je n’ai pas besoin de me présenter. Je dis souvent « A Clitourps, il y a les éoliennes et il y a moi ! ».


Votre commune, du fait de son nombre d’habitants n’est pas assujettie à la loi obligeant à la parité dans le conseil. Comment avez-vous composé votre conseil ?

Ici, il y a la parité dans les petites communes. Pas dans la mienne, mais j’aurais voulu. Sur 11 personnes, il y a quand même 4 femmes. J’aurai voulu en réunir cinq mais difficile à trouver, il faut le dire. La commune a basculé du côté de la jeunesse et toutes travaillent et ont des enfants. Quand j’ai été leur rendre visite, je leur ai dit que les élections se décidaient sur la table de la cuisine. Ça veut dire que je voulais que le mari soit là, qu’on lui explique ce que la fonction exige, que les réunions se terminent parfois à 22 heures. Sinon, elles ont souvent peur d’assumer les deux. Et ce n’est pas facile.


« Je suis Madame la maire, je suis la responsable mais nous sommes une équipe. »

L'instant de la victoire, comment l’avez-vous vécu ? Avez-vous eu peur de ne pas y arriver ?

Vous vous rendez compte de la charge, de la responsabilité, mais je n’ai pas eu peur. Je connais la maison, je subodorais la tâche et aujourd’hui je pense que j’ai bien fait. Qu’est ce qui fait que parfois les autres se plantent ? C’est de ne pas se poser, se reposer sur l’équipe. Or, j’ai une première adjointe et ancienne agricultrice solide, et un adjoint pour les travaux qui s’y connait. Il n’y a aucun projet dans la commune sans qu’on en parle tous les trois. Je leur fais confiance. C’est collégial. Je suis Madame la maire, je suis la responsable mais nous sommes une équipe. Et si la population voit que nous sommes soudés, ça ira bien. On partage tout, c’est très important pour moi.


Sur quels autres ressorts pouvez-vous vous appuyez en tant que maire ?

On appartient à un pôle de proximité avec 14 maires, on se parle beaucoup. Je dis d’ailleurs que je serai une étudiante jusqu’à la fin. Je pose énormément de questions. Je n’ai pas peur de les poser même si elles sont idiotes. Je vais vers les gens et les conseils. Je ne m’enferme jamais dans quelque chose.


« Je suis au service de mes administrés. Ils m’ont fait confiance et je me dois d’être à la hauteur. »

Quelles sont aujourd’hui les valeurs que vous mettez en avant dans l’exercice de votre mandat ?

Je qualifierai ma fonction aujourd’hui de nounou. La première chose que nous avons faite avec mes adjoints c’est d’être là. Je suis à l’écoute et au plus proche des gens. J’ai besoin de cette proximité et ils en ont besoin aussi. Mon téléphone est ouvert 24/24 heures. Quelqu’un peut m’appeler à minuit, je me dois de répondre. Si quelqu’un me parle d’un problème qui ne concerne pas forcément la mairie, je me dois de lui trouver une réponse. Ça compte beaucoup pour moi. S’il y a une inondation chez quelqu’un, je chausse mes bottes. Dans le coffre de ma voiture, il y a une paire de talons, une paire de baskets et une paire de bottes. Je suis au service de mes administrés. Ils m’ont fait confiance et je me dois d’être à la hauteur. Je ne réussirai pas tout mais que ma bonne volonté, mon engagement réel auprès d’eux soient à noter.


Peut-on parler de dévouement ?

Totalement. C’est comme cela que je l’entends. C’est de m’engager avec tout ce que je suis. Je suis entière, intègre, honnête et avec énormément d’humilité. Je suis servante de ceux qui m’ont élue. Je m’implique beaucoup pour leur rendre visite. Dès qu’il y a un problème, je me déplace avec mes deux adjoints pour voir de quoi il s’agit. Je ne suis jamais loin.



· ACTE 3 - DEMAIN SE CONJUGUE AU PRESENT


Avez-vous conscience aujourd’hui de l'image que vous véhiculez à travers votre élection et votre fonction ?

Je suis allée récemment au Cameroun pour un deuil et j’ai interdit à tout le monde de m’appeler Madame le maire. Mon élection a eu là-bas, un impact incroyable parce que je suis une femme noire maire en France. Mais, je ne veux pas être enfermée là-dedans. Je veux que mon élection soit la voie du possible pour toutes les petites filles de partout. Ce qui compte vraiment, c’est qu’elles peuvent tout.


« Eux n’ont pas vu la femme noire, étrangère. Ils ont vu Juliette. »

Vous déclariez pourtant dans un précédent interview : « Je ne suis pas d’ici, je suis femme et noire ». Qu’est-ce que vous souhaitiez alors évoquer ?

Je voulais être reconnaissante envers ma petite commune et mes administrés de m’avoir fait confiance. Eux n’ont pas vu la femme noire, étrangère. Ils ont vu Juliette. Je suis arrivée ici, on revenait de l’étranger où mon mari était diplomate. Ils m’ont vu m’impliquer, balayer l’église, aider le prêtre, et être engagée auprès des personnes âgées avec beaucoup de cœur et de générosité. Je voulais souligner que malgré le fait que je sois d’ailleurs, je suis Juliette. Et c’est réel. Ils m’ont reçue chaleureusement. C’est ce vieux monsieur qui m’a invitée à rentrer au conseil municipal qui m’a permis de ne pas me mettre à part.


Comment envisagez-vous la suite de votre mandat ? Et la suite de votre carrière politique ?

Une carrière politique c’est trop dire. Que la mandature se passe bien, et que ce que l’on a à faire, qu’on le fasse bien en pensant à ce qui pourrait arriver. Aujourd’hui, on s’occupe des vaccinations des plus de 70 ans. Avec la pandémie, on ne sait pas ce qui va se passer par la suite. Je ne peux pas vous dire ce que j’envisage car je fonctionne au présent. C’est d’ailleurs très africain comme attitude. Demain ne m’appartient pas.


« Je suis optimiste. J’ai confiance. La femme a compris qu’il fallait occuper tous les niveaux du pouvoir »

Concernant la place des femmes dans le monde de demain, vous étiez récemment au Sénat pour une table ronde organisée par l’association « Elles aussi ». Quelles sont les perspectives qui s’en dégagent ?

Cette association fédère beaucoup d’associations de province. L’objectif était de faire le bilan de ces élections qui viennent de se terminer et de constater la parité, l’envie et l’engagement des femmes à travers les générations. Et je peux vous dire qu’il y a beaucoup de jeunes femmes qui vont prendre leur place, elles en ont envie. Elles ont de la niaque. Il y en avait qui ont subi toutes sortes de choses mais elles n’ont pas lâché pour autant. Elles y vont malgré une opposition terrible dans leur conseil. Elles savent ce qu’elles veulent. Elles se sont déjà investies dans les associations. Elles connaissent le droit. Elles sont déjà rompues à la tâche. Je suis optimiste. J’ai confiance. La femme a compris qu’il fallait occuper tous les niveaux du pouvoir pour essayer d’adoucir tout ça.


Après 20 ans en tant que conseillère municipale, et maire de Clitourps depuis un an, quels conseils donneriez-vous aux femmes en politique ou souhaitant s’engager ?

Qu’elles s’y engagent mais qu’elles sachent avant tout, au départ, pourquoi elles y vont. Ce n’est pas pour combattre l’homme. C’est de travailler avec lui et de tenir vraiment son cap. C’est de savoir ce que l’on veut faire. C’est de poser des questions et accepter la critique. Comme je dis au conseil municipal, je peux être mise en minorité, mais cela ne m’ennuie pas. C’est le jeu, c’est la démocratie. Je ne suis pas toute puissante, je ne connais pas tout et voilà !


« Les femmes sont pugnaces. Elles tiennent, elles ne sont pas dans la bataille politicienne. Elles ne sont pas pour aller contrer l’homme même si les hommes peuvent vous mettre des embuches pour vous faire trébucher. Il ne faut pas s’arrêter parce qu’on vous a insultée. »

Finalement, quelle femme politique êtes-vous ?

Je suis une femme qui veut porter haut ses fonctions avec toutes les responsabilités qu’elles lui incombent. C’est de l’ordre de l’exemplarité. Qu’on puisse dire que les femmes peuvent y arriver mais surtout qu’elles y arrivent. Les femmes sont pugnaces. Elles tiennent, elles ne sont pas dans la bataille politicienne. Elles ne sont pas pour aller contrer l’homme même si les hommes peuvent vous mettre des embuches pour vous faire trébucher. Il ne faut pas s’arrêter parce qu’on vous a insultée. Vous avez des idées, des convictions. Il faut aussi savoir avancer en tenant compte des autres.


« Il faut d’abord trouver la femme, et l’élue lui donne le costume. C’est une combinaison. »

Finalement, est-ce la fonction d’élue qui influence la femme ou l’inverse ?

Pour avoir une élue, il faut une femme droite dans ses bottes, intègre, honnête. Maintenant l’élue a mis le costume, ce costume-là doit être ajusté. Et si la femme n’a pas de valeur, le costume ne sera pas ajusté. Le costume c’est la responsabilité. Donc je dirai que l’un influence sur l’autre et inversement. Il faut d’abord trouver la femme, et l’élue lui donne le costume. C’est une combinaison.


On a une dernière question au sein du média, « Et si les femmes politiques étaient les influenceuses du monde de demain …. ?

Etre influenceuse, est être une sorte de modèle pour les autres. Un modèle que notre république adopte et garde pour la jeunesse, pour le futur, pour ce qui vient après. C’est une grande responsabilité. Et si les femmes étaient les influenceuses de demain, ça donnerait un monde un peu moins violent avec un peu plus de contours, d’empathie, de solidarité, et d’humanité. Nous sommes des mères et des bâtisseuses. C’est nous qui conduisons le couple, qui veillons à ce que tout se passe bien.



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