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  • Mathilde Bourmaud

Léocadie : " Personne ne perdra de droits, on veut juste tous les mêmes libertés !"


crédit photo Juliette / L'air de rien Photo

Son visage ne vous est plus inconnu… Au jeu de la courte échelle, juchée sur les épaules de son ami et sous sa couronne de fleurs, Léocadie aura incarné, ce samedi 24 novembre, un certain printemps. Cet élan féministe au service de l’humanisme. Tant qu’il le faudra !

A 25 ans, Léocadie est diplômée d’un master en psychologie sociale. En contact avec elle suite à la publication de sa photo, nous avons longuement échangé sur le féminisme et les grands enjeux qui font notre demain. Notre aujourd’hui !

Propos recueillis par Mathilde Bourmaud

« Personne ne perdra de droits,

on veut juste tous les mêmes libertés ! »

« Samedi je marchais pour manifester mon désaccord avec la façon dont sont traitées les questions des violences sexuelles et sexistes. C’était important pour moi d’être présente pour participer à donner de l’ampleur et de la voix à ce mouvement. Mon copain est venu avec moi, c’était important. On s’est rencontré dans un contexte de la fac. Je lui ai fait passé un « entretien » sur sa représentation du féminisme. Il n’y connaissait rien à l’époque, mais depuis on échange sur ces sujets : les violences gynécologiques, la charge mentale et émotionnelle, la contraception. C’est important que les hommes fassent partie de ce combat. Le féminisme ne défend pas les femmes, on défend un rapport d’égalité entre les sexes. Il faut que les hommes se sentent concernés, parce qu’ils ont aussi tout à y gagner. Personne ne perdra de droits, on veut juste tous les mêmes libertés !

crédit Mathilde Bourmaud / Les Ambitieuses

« La lutte doit être intégrative et mixte »

Je pense que la lutte doit être intégrative, mixte et défendre les intérêts de tous dans cet objectif commun d’une plus grande égalité à la fois dans les droits et les devoirs mais aussi dans les perceptions, les représentations et les croyances que l’on a.C’est ce que beaucoup ne comprennent pas et pensent qu’on lutte toujours « juste » contre une inégalité salariale. Sans chercher à comprendre que c’est le simple résultat d’une addition de représentations sociales qui font qu’une femme sera plus orientée vers des domaines sociaux et publics, moins rémunérateurs. Elle aura moins de chance de réussir dans un milieu masculin, d’avoir un CDI, de négocier son salaire. Et plus de chance d’être « ralentie » suite à sa ou ses grossesses, ou de devoir prendre un mi temps pour s’occuper de ses enfants et ainsi de suite. C’est pour cela que chaque lutte à son importance.

L’arrêt de l’utilisation du terme mademoiselle, ou l’écriture inclusive c’est important ! On conjugue au féminin beaucoup de métiers qui sont peu valorisé (vendeuse, hôtesse, serveuse), et à l’inverse il est très rare de voir le terme chercheure, docteure. Bref, c’est très important de comprendre que cette lutte ne se gagnera pas en obligeant les entreprises à aligner les salaires ou en verbalisant les harceleurs de rue.

« C’est notre pouvoir et je pense notre devoir

à tous et toutes de manifester cette ambition »

C’est pour ça que l’ambition de changer les choses autour de soi est importante. On peut vraiment agir sur la représentation qu’ont nos proches de tel ou tel sujet, en échangeant (beaucoup), en illustrant, en expliquant, en montrant, en refusant. Et c’est notre pouvoir et je pense notre devoir à tous et toutes de manifester cette ambition."


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